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Protéine de viande ou protéine de plantes?


Protéine de viande ou protéine de plantes?

Mise à jour 31/10/2020
Auteur(e) : Sébastien



Faut-il se fier à l'idée mainstream qui soutient que les protéines végétales sont meilleures?


Nous entendons très souvent à la télévision que la viande rouge est dangereuse et que nous devrions, par souci de santé, nous pencher le plus souvent possible vers les protéines végétales, mais où se situe la vérité? Que prouvent réellement les études?

Dans ce texte, nous débusquerons pour vous tous ces mythes tenaces et vous offrirons une vue plus claire sur ce sujet chaud de l'actualité.

Nous nous appuierons également sur l'expertise de Mme. Georgie Ede MD, psychiatre, experte en nutrition et diplômée de l'université Harvard.


Regard sur la façon dont les études sont publiées et comment elles en arrivent à des conclusions


L'un des points primordiaux lorsque vient le temps d'évaluer le sérieux d'une étude, c'est d'obtenir des chiffres, des statistiques et des preuves concrètes.

Effectivement, une enquête épidémiologique ne suffit pas. Ce que l'on doit rechercher, ce sont les preuves, les données précises et les évidences corrélationnelles, apportées par les essais cliniques sur patients réels.

Comme vous le constaterez dans les paragraphes qui suivent, plus souvent qu'autrement, les preuves de l'idée mainstream voulant que les protéines végétales doivent être priorisées, ne sont basées que sur des supposition, des approximations et de grossières hypothèses.

Attention toutefois, établir des hypothèses c'est très bien, mais à une condition : Avant de conclure, il faut impérativement confirmer avec des essais cliniques! Il s'agit de la base de la science.


Même la communauté scientifique critique l'épidémiologie nutritionnelle en la qualifiant d'approche invalide


Les études d'épidémiologie nutritionnelles ne sont pas des expériences scientifiques. Elles reposent la plupart du temps sur des questionnaires hypothétiques à propos de possibles liens entre la nourriture et les maladies.

À plusieurs reprises, la communauté scientifique a pointé du doigt cette façon de faire [1] [2] qui n'est aucunement scientifique.

Cette mauvaise méthodologie carrément indigne de confiance est toutefois, encore de nos jours, extrêmement prisée et cela amène un lot de problèmes dont :
  • Des idées et relations de départ erronées
  • Des liens de cause à effet invalides
  • Une impossibilité pour le commun des mortels de départager le vrai du faux
  • La prise d'ampleur de l'idée populaire véhiculée par les médias (mainstream)
  • Des conflits d'intérêts
  • Des opinions et des "faits" biaisés
  • De mauvaises conclusions
Pourquoi donc on s'acharne autant à nous faire croire quelque chose qui n'est pas prouvé comme scientifiquement correct? Eh bien cela a tout à voir avec les conflits d'intérêts et les poches les plus creuses de ce monde! Vous noterez qu'à chaque fois qu'une étude épidémiologique est publiée et qu'on en fait un gros titre, soit on ne peut remonter à la source, soit on trouve des situations de conflit d'intérêts.

Comme l'indique et le prouve si bien Mme. Georgia Ede MD dans son superbe texte [3], le responsable de la filière diète et santé pour EAT-Lancet, Mr. Walter Willet a accepté de très importantes sommes d'argent de compagnies qui avaient promu, et qui promeuvent encore aujourd'hui, des produits végétariens.

Il suffit d'aller lire son billet pour retrouver la liste de tous les conflits d'intérêts de monsieur Willet.


Exemple de cas d'une étude épidémiologique


Pour vous aider à mieux comprendre le point précédent, prenons un exemple du monde réel.

Le journal de santé The Lancet a publié en août 2018 une étude épidémiologique mettant en garde la population contre une diète faible en glucides. On va même jusqu'à dire que si on suit cette piste, on risque fort bien de mourir plus jeune.

Vous vous demandez sûrement, mais comment a été réalisée cette étude? Eh bien allons-y : On a suivi la diète et l'état de santé de 15 000 individus sur une période de 30 ans. On a conclut que les gens qui mangeaient des portions modérées de glucides mourraient en moyenne plus tôt. Les individus qui mangeaient peu de glucides vivaient plus longtemps s'ils limitaient également les protéines animales.

Ces observations, car ce ne sont que des "observations", les ont amené à conclure que les diètes faibles en glucides et riches en protéines animales devraient être proscrites autant en territoire européen qu'en territoire américain.

En voyant une telle étude d'un journal aussi réputé, nul doute que des dizaines et même des centaines de milliers de gens pourraient être tentées de changer leur diète qui fonctionne pourtant si bien pour eux. Ils pourraient alors revenir vers leurs anciennes habitudes, du genre manger énormément d'aliments sucrés. Ces derniers ont toutefois prouvé à maintes et maintes reprises, lors de réelles études, leurs effets néfastes sur la santé humaine (obésité, diabète de type 2, etc).

Ironiquement, les diètes faibles en glucides et riches en protéines animales ont été également prouvées comme étant efficaces et sans danger connu. Qui plus est, de plus en plus de cliniciens prescrivent des diètes faibles en glucides avec un taux de succès retentissant. D'ailleurs, cela fait même près de 100 ans que ce type de diète est conseillée pour les gens épileptiques [4], et les résultats sont excellents.

Sans aller trop dans les détails car avec la panoplie d'études disponibles sur le sujet, il suffit de chercher quelques secondes pour appuyer mon point, notons quelques points intéressants. Ce type de diète peut réduire l'inflammation [5], carrément guérir du diabète de type 2 [6], combattre l'obésité [7], diminuer le taux de sucre sanguin [8], diminuer la pression sanguine anormale [9], etc. Ses bénéfices ne sont simplement plus à prouver.

Les quelques études que je viens de citer ne sont que la pointe de l'iceberg.


Retour sur la viande rouge. Est-elle dangereuse ou non?


Eh bien vous l'aurez deviné, il n'existe aucun essai clinique démontrant que la viande rouge serait néfaste pour la santé. On aurait toutefois tenté, et ce à maintes reprises, de la lier à de graves problèmes de santé, dont le cancer, les problèmes cardiaques, le diabète de type 2 et la mort prématurée.

À chaque fois, il s'agissait d'études épidémiologiques sans aucune valeur scientifique! Il est également important, surprenant et même carrément désolant de voir l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), soutenir cette thèse dans une de leurs analyses [10].

Si je vous disais tout à l'heure qu'il était dangereux de publier un papier sans justification scientifique d'une source reconnue comme Lancet, imaginez le danger lorsque c'est l'OMS qui le fait...

Comme c'était le cas avec l'étude de Lancet, la thèse de l'OMS dont je vous parle et qui est vérifiable via le lien précédent, est encore une fois presque entièrement basée sur l'épidémiologie.

Je le répète, aucune mais aucune étude clinique n'a réussi à ce jour à lier quelque problème de santé que ce soit par rapport à la consommation de viande rouge. D'ailleurs, ne croyez vous pas que si une telle étude clinique existait, l'OMS ne l'aurait pas mentionnée pour appuyer sa théorie? Poser la question c'est y répondre.


Même si les protéines animales ne sont pas dangereuses, les protéines de plantes sont-elles quand même meilleures?


Maintenant que vous savez qu'il n'existe aucune preuve liant les protéines animales à quelconque problème de santé, parlons des protéines végétales.

Sont-elles dangereuses? Sont-elles égales ou sont-elles supérieures aux protéines provenant d'animaux? Allons-y avec un tour d'horizon de la réalité.

Premièrement, il faut comprendre qu'à l'exception du soja [11], toutes les protéines provenant de sources végétales sont dites incomplètes. Par incomplète, on veut dire que les protéines obtenues par l'aliment végétarien ne pourra être utilisé en tant qu'acide aminé par le corps humain, à condition qu'elles ne soient complétées avec une deuxième protéine végétale.

Plus concrètement, cela veut dire que si vous décidez de changer votre poitrine de poulet contre des lentilles, par exemple, vous devrez impérativement compléter votre repas avec une autre source de protéine végétale, par exemple des amandes, du blé, du quinoa, etc.

Il faut également prendre en considération que plus vous ajoutez des sources de protéines végétales à votre repas et plus vous ajouterez également des glucides.

Effectivement, le macronutriment premier des végétaux est le sucre (glucide). Pour cette raison, il peut être bien plus difficile de conserver une diète faible en glucides avec des sources végétales plutôt qu'animales. La protéine animale, quant à elle, est liée plus souvent qu'autrement aux lipides, qui sont essentiels au maintien d'une bonne santé [12] (contrairement aux glucides).

Nous comprenons toute la confusion autour du gras car il a longtemps été médiatisé comme étant néfaste pour la santé. Toutefois, les études les plus sérieuses dans le domaine prouvent hors de tout doute qu'ils sont utiles et même essentiels à notre survie et à notre énergie.

Ce n'est pas le gras qui rend gras, c'est simplement le surplus de calories!

Au final, si vous êtes capables de limiter votre ingestion de glucides et que vous combinez toujours vos protéines végétales afin de les rendre complètes, et que vous ajoutez également le gras essentiel à votre diète, votre alimentation sera adéquate.

La protéine végétale ne sera pas pire (ni mieux d'ailleurs) que la protéine animale dans votre cas. Par contre, rappelez-vous qu'une telle diète est plus difficile à gérer puisqu'il faut comprendre le mécanisme des protéines incomplètes (et toujours le garder en tête).

Si vous ne comprenez pas ces concepts, une diète végétarienne/végétalienne pourrait éventuellement devenir dangereuse pour votre santé, car il vous manquerait de macronutriments.

De plus, si vous exagérez les doses de glucides dans votre diète, vous augmenterez les chances de voir plusieurs problèmes de santé majeurs apparaître (hypertension, diabète, taux de sucre sanguin trop élevé, maladies du coeur, augmentation des triglycérides, obésité, etc.) [13] [14] [15] [16] [17].


Conclusion - Recherchez plutôt que de systématiquement croire aux gros titres


Comme je l'ai mentionné plusieurs fois dans cet article, certaines études épidémiologiques, qui ne sont basées sur aucune science, se voient la plupart du temps influencées par une motivation financière.

Cette motivation est une source majeure de conflits d'intérêts et vous ne devriez croire que les études cliniques menées sur des patients réels. Ce qu'on tente de nous faire croire, et ce que l'on devrait croire, ce sont deux choses complètement distinctes.

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  1. The Failure to Measure Dietary Intake Engendered a Fictional Discourse on Diet-Disease Relations
  2. The Challenge of Reforming Nutritional Epidemiologic Research
  3. EAT-Lancet's Plant-Based Planet: 10 Things You Need to Know
  4. The Ketogenic Diet: Uses in Epilepsy and Other Neurologic Illnesses
  5. Advice to follow a low-carbohydrate diet has a favourable impact on low-grade inflammation in type 2 diabetes compared with advice to follow a low-fat diet
  6. Ketogenic diet ‘viable patient choice’ for type 2 diabetes
  7. 23 Studies on Low Carb and Low Fat Diets — Time to Retire the Fad
  8. Low carbohydrate diet and improved glycaemic control in a patient with type one diabetes
  9. Substantial and Sustained Improvements in Blood Pressure, Weight and Lipid Profiles from a Carbohydrate Restricted Diet: An Observational Study of Insulin Resistant Patients in Primary Care
  10. WHO Says Meat Causes Cancer?
  11. Natural proteins: Sources, isolation, characterization and applications
  12. A healthy approach to dietary fats: understanding the science and taking action to reduce consumer confusion
  13. [High-carbohydrate diets: effects on lipid metabolism, body adiposity and its association with physical activity and cardiovascular disease risk]
  14. Carbotoxicity—Noxious Effects of Carbohydrates
  15. Health Effects of Low-Carbohydrate Diets: Where Should New Research Go?
  16. Long-term effects of a ketogenic diet in obese patients
  17. Death by Carbs: Added Sugars and Refined Carbohydrates Cause Diabetes and Cardiovascular Disease in Asian Indians
* Traduction libre de certaines parties de textes de Mme. Georgia Ede MD, EAT-Lancet's Plant-Based Planet: 10 Things You Need to Know et Latest Low-Carb Study: All Politics, No Science.
** Les autres mises en contexte et opinions sont les miennes et ne sont pas nécessairement communes et partagées par Mme. Ede MD.




À propos de l'auteur(e)


Sébastien
Anciennement technicien informatique, passionné des nouvelles technologies et possédant des connaissances poussées au niveau de l'entraînement, de l'alimentation et de la nutrition pour sportifs, Sébastien est rédacteur, évaluateur et propriétaire du site QueLeMeilleur.fr. Il y rédige à l'occasion des guides d'achat synthétiques effectués grâce à des recherches approfondies ainsi que des évaluations de produits populaires.

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